L’histoire de la Villa Benkemoun est aussi fascinante qu’un songe. Elle débute dans les années 70, alors que Simone et Pierre Benkemoun ont confié à leur ami architecte Emile Sala le projet d’une maison de famille qu’il Ils rêvaient comme un lieu de vie « transparent et ouvert ».
La villa Benkemoun, c’est 45 ans de vie rythmée entre vie familiale joviale, grandes tablées conviviales, et là où ont grandi les trois enfants du couple, l’esprit rempli d’heureux morceaux de souvenirs passés là bas. Mais ce qui fait tout autant la particularité et la singularité de cette demeure au joyeux passé de vie, c’est l’histoire de son architecture qui a faite ce qu’elle est jusqu’à présent.
On peut dire que le couple Benkemoun étaient visionnaires de leur temps. En effet, en faisant appel à Emile Sala, ils savaient pertinemment ce qu’ils avaient en tête. Celui qui considérait Le Corbustier comme son maitre par excellence, a pu s’exprimer en toute liberté, créant des espaces fluides et dynamiques, des volumes souples, des alternances de lumières et d’ombres.
L’architecture organique évoquait un mélange harmonieux entre rétro futurisme et l’esprit des haciendas ou des riads, , articulés autour d’un patio de part sa circulation.
Aujourd’hui et depuis 2017, leur fille Brigitte Benkemoun et, son époux, Thierry Demaizière ont décidé de continuer à faire vivre la Villa pour qu’elle reste toujours grande ouverte. Ainsi, Tout est fait en sorte que son âme perdure de par l’organisation de différentes manifestations artistiques, expositions, Photographie etc….
C’est donc tout un éco système artistique qui y est représenté, et plus encore, la véritable âme artistique contemporaine de la ville d’Arles y est ressentie.
Et c’est le triomphe en 2010 : la Villa Benkemoun est alors labellisée Patrimoine du XXème siècle par le ministère de la Culture.
Brigitte décrit ci dessous avec ses mots ce qui a fait jusqu’à présent fait la singularité de cette demeure qui fait l’objet d’un ovni architecturale à Arles, pour le plus grand bonheur de tous.
1/ Pouvez vous nous raconter avec vos mots brièvement l’histoire de la villa ?
Au début des années 70, mes parents ont eu le projet de faire construire une maison de famille. Ils n’étaient pas très passionnés par l’architecture, mais ils étaient extrêmement libres et en prise avec le gout de leur époque. Par chance leur meilleur ami était architecte et s’appelait Emile Sala. Ils se sont fait mutuellement confiance pour casser les codes de l’habitat traditionnel et imaginer cette villa joyeuse, lumineuse, ouverte et audacieuse. Nous y avons emménagé en 1974 et mes parents y ont vécu plus de 50 ans, entourés de leur 3 enfants puis de leurs 3 petits enfants.
2/ Pouvez vous nous raconter une anecdote que vous préférez particulièrement autour de l’histoire de la villa ?
Emile Sala avait une façon très particulière de travailler. Il confiait à ses clients un cahier où il fallait noter sa façon de vivre et ses désirs de vie dans la nouvelle maison. Il ne commençait à dessiner que lorsqu’il avait tout lu plusieurs fois pour s’en imprégner. Je me souviens qu’il est venu un jour et a déroulé ses plans sur la table de la salle à manger. Une construction très rectiligne. Mon père a suggéré une première courbe, puis une deuxième, une troisième… Emile Sala a alors repris ses plans, il a dit “j’ai compris” et il est revenu quelque temps plus tard avec d’autres plans. Et plus aucun mur n’était droit.
3 / Quelles influences architecturales voulait laisser transparaitre Emile Sala dans la villa Benkemoun ?
Il considérait Le Corbusier comme son maitre, mais il s’inscrivait plutôt dans un courant d’architecture organique et participative

4/ Ce n’est pas rien que la villa ait obtenu en 2015 le label « Patrimoine du XXe siècle »du ministère de la Culture. “Quelles sont les aspects qui l’ont propulsé à un titre aussi prestigieux ?
Le label a été obtenu en 2010 dans le cadre d’un inventaire de toutes les architectures remarquables de la ville pour le XXe siècle. la direction de l’architecture au ministère de la Culture venait aussi de réaliser une étude sur les créations d’Emile Sala. Il est heureux que son travail soit enfin reconnu
5 / Vos pièces préférés de la villa et pour quelle raison ?
J’adore les fauteuils Artifort oranges du salon qui concentrent tant de souvenirs d’enfance. J’aime beaucoup aussi la cuisine, et son ilot central que ma mère avait dessiné. Mais je préfère évidemment la pièce qui était la mienne, dans la tour : j’adore l’escalier très pur qui permet d’y accéder, et le lit rond qui reste mon lit !
6 / Avec le confinement est ce que vous avec vous avez modulé de manière significative les activités, services, prestations proposées par la villa ? Est t’elle ouvert aux simples visites ?
la villa n’est pas un musée, donc elle n’est ouverte au public que lorsque nous y organisons des expositions. Nous avons dû annuler celles qui étaient prévues l’an dernier. mais elle a pu être louée pour des shootings ou des séjours.
7 / Quels sont les projets éventuels pour les mois à venir ?
Nous avons une très belle exposition prévue à partir du 27 mai et jusqu’au 10 juin : l’un des plus grands céramistes français, Pierre Casenove, en collaboration avec la boutique Moustique dans le centre d’Arles, 14 rue du Dr Fanton. Pierre Casenove exposera son travail plus sculptural à la Villa, et des pièces qui tout en étant uniques peuvent être utiles chez Moustique
8 / Quelles adresses fétiches vous conseilleriez aux personnes qui souhaitent découvrir Arles et ses environs dans le domaine de l’art et de l’art de vivre ?
Justement je conseille Moustique, un concept store, projet familial, auquel j’ai participé. Mais je vous conseille aussi la boutique dou Bochi, les galeries Régala, Anne Clergue, Lhoste, Georges Selz ou l’atelier de Julie Barrau. En dehors des Rencontres Photo, il y a des musées formidables: Réattu, Arles Antique, Arlatan (qui va réouvrir) et bientôt la fondation Luma. mais on mange aussi extrêmement bien à Arles: La Chassagnette, le Gibolin, l’épicier moderne, le relais du Castelet, le restaurant Voltaire, Monstre, l’hotel Arlaten…