On peut dire que Amélie Blondiaux, aka “Hellolaroux“, ne se souvient plus du moment de sa vie où elle s’est éprise très tôt pour le voyage le vrai. Et en effet, Cette passion presque innée s’annonçait comme une évidence pour elle. Avant qu’elle lance journal en ligne Hellolaroux en 2012 avec son conjoint Benjamin combinant sa passion pour l’écriture, le voyage bien sûr mais aussi sa volonté de transmettre, de partager ses émotions de voyages aux autres, Amélie détenait déjà un passé de blogueuse, avec 20 ans à son actif et ce que j’aime avec elle, c’est qu’elle fait parti de ceux qui tiennent encore car elle convaincu que cette plateforme d’expression a encore sa place dans le monde du digital.
Nous parlerons aussi de son parcours atypique qui l’a mené au succès des différentes casquettes créatives qu’elle manie aujourd’hui et bien entendu de son art de vivre, tourné autour du voyage, de toute l’éthique autour, et de sa curiosité photographique débordante. Encore un exemple de cheminement professionnel prouvant que vivre de sa passion peut porter ses fruits à condition de s’en donner les moyens !
1/ Bonjour Amélie, pourrais tu te présenter à nos lecteurs ?
Je suis Amélie photographe à l’ADN aventurière. Auteure du blog voyage https://hellolaroux.com ; je produis du contenu multimédia et photo dans les domaines de l’aventure, des voyages à contre-courant, de la mobilité douce. Je n’ai pas toujours étais photographe, à l’origine je suis diplômée d’un master II en design graphique. Je me suis finalement créée mon propre métier combinant tout ce que j’aime : le visuel, le design, raconter des histoires et le voyage bien évidemment !
2/ Tu es retournée à Marseille après avoir passé quelques années au Canada, pourquoi ne pas être restée outre Atlantique ? Est ce que dans le futur, tu comptes repartir pour une expérience ultérieure à l’étranger ?
Après 2 ans et demi au Québec nous sommes en effet rentrés en France à la rentrée 2020 car nos visas se terminaient. Le manque des proches en partie, nous a poussé à rentrer. On ne reste pas fermée à l’idée de repartir outre Atlantique car pour être honnête nous avons eu du mal à nous réancrer, à nous réhabituer à la vie quotidienne française et Montréal nous manque terriblement. Mais avec la crise sanitaire qui n’aide pas, on se laisse tout de même une marge pour réfléchir sereinement.

3 /Tu fais parti des personnes qui tiennent plutôt régulièrement ton blog, peux tu me dire ce que penses de l’avenir d’un blog/ e-magazine, penses tu qu’il faut maintenir son activité ou au contraire que c’est quelque chose qui s’essouffle ?
Tu prêches une convertie ! Je blogue depuis le tout début (presque 20 ans), j’ai toujours aimé ça et cela ne s’arrêtera pas demain. La fin des blogs a été annoncée des dizaines de fois et pourtant … nous sommes toujours là. Certains s’en sont lassés, d’autres les ont découverts. Je pense qu’ils plairont toujours à ceux qui recherchent des retours personnels (sur divers sujets), de l’échange, de l’inspiration et surtout de l’incarnation. À l’heure où tous les magazines print se sont dématérialisés, je ne pense pas que les blogs soient morts, bien au contraire, car pour beaucoup encore ils restent des plateformes ouvertes et accessibles gratuitement !

4 / d’ailleurs aujourd’hui est ce que tu te retrouves dans les canaux digitaux actuels et quel celui que tu privilégies en ce moment ?
J’ai toujours donné la priorité à mon blog voyage Hellolaroux car c’est la plateforme où je peux exprimer pleinement ma créativité sous le format photo / écriture / mise en page ; que je ne retrouve pas dans les réseaux plutôt snack content. C’est bien pour échanger en direct et relayer l’information, mais pas pour partager du contenu aussi conséquent que ce que je souhaite produire, non. Mes itinéraires ou mes articles de randonnées comptent en moyenne 7-8000 mots et une cinquantaine de photo, sur un réseau social cela deviendrai indigeste. Surtout si certain.es lecteurs ne sont pas intéressés par cette destination. Le blog c’est finalement le contenu quantitatif ET qualitatif que tu peux consulter comme tu veux, quand tu veux et trouver facilement. Les réseaux c’est une manière de garder le contact, de suivre l’actualité, de partager mon travail et de séduire mes lecteurs pour les rediriger ensuite vers le blog.

6 / peux tu nous parler de ton activité de photographe ? concerne t’elle uniquement le domaine du voyage ou est t’elle étendue à d’autres catégories ?
Depuis le tout début de ma carrière de photographe d’aventure, j’ai à 90% évolué dans ce milieu. La plupart de mes contrats sont une symbiose entre blog et production de visuels pour des offices de tourisme. Il est rare mais cela m’est arrivé que l’on m’assigne des missions pour des agences de communication ou que je travaille sur des campagnes de marque avec de la création plutôt produit, mais toujours dans l’univers outdoor, nature. Même mes expositions photos (initiées ou sur lesquelles j’ai été invitée), reste sur l’univers du voyage et de la nature. Pourtant, j’aime beaucoup la photographie culinaire (j’ai pu faire quelques shoots pour une chouette microbrasserie, LE HELM, à Montréal), mais cela reste anecdotique dans mon parcours.
5 / Que penses tu sincèrement de l’avenir d’Instagram toi qui l’a vécu à ses débuts ?
Écoute, rien n’est tout blanc ou noir. Il y a du bon, du moins bon partout, Tout est une question d’utilisation. Instagram est très cool, j’aime beaucoup échanger avec mes abonné.es. Plus facile qu’un blog pour garder un contact rapide et instantané. La seule chose qui me chagrine, c’est quand (et là, je parle bien purement par rapport à ma situation et à mon domaine d’activité) tout tourne autour d’instagram. Quand pour une mission, la première question qu’on me pose c’est « combien de followers tu as sur instagram ». Ou « combien de photos tu y posteras». C’est un peu fatiguant, bien que rare. Et finalement, on en oublie que le travail effectué sur le blog portera ses fruits pendant .. longtemps, et bien plus que 5 photos instagram qui seront, elles, consommées rapidement. C’est pour ça que j’ai toujours « tenu tête », si je peux le dire ainsi, à mes partenaires en insistant sur le fait que les deux sont reliés et qu’instagram n’est pas une finalité à elle seule. De même que, n’oublions pas, instagram est une plateforme qui pourrait très bien disparaître du jour au lendemain. Mais bon, je pense qu’elle a encore de très beaux jours devant elle !
4 / Le top 3 des destinations qui t’on marqué le plus et pourquoi ?
Je redoute toujours ce type de question car c’est très difficile de comparer des destinations qui finalement n’ont rien à voir, jamais ! Même si semblables sur le papier, tout est toujours très différent. Certaines destinations m’ont juste décollé la rétine tellement c’était beau. D’autre, je retiendrai surtout les rencontres qui m’ont ému à en pleurer. Mais si je fais l’effort pour ton interview je dirais :
1) Le Nunavik, il suffit que je pense à ce voyage pour littéralement avoir les larmes aux yeux. Je suis partie en expédition en ski de fond dans ce grand nord québécois à la rencontre de la culture inuit. Incroyable peuple qui nous a livré une véritable leçon de vie.
2) L’ouest canadien et l’ouest américain, kif-kif, pas les mêmes paysages mais la même sensation XXL. Spécialement l’Alberta et le Nevada que j’ai adoré !
3) Et La Réunion, allez, parce que j’adore les îles !
5/ Est ce que tu envisages une manière différente de voyager après la période de restrictions de voyages ?
La COVID m’a juste confortée dans mes choix déjà muri. Vivre au Canada m’a fait réaliser que je ne connaissais pas la France. Je taquinais les copains québécois en leur disant « t’es pas sérieux, tu ne connais pas la Baie-James ?». Et j’avais réalisé à quel point c’était hypocrite de juger leur choix d’explorer l’ailleurs plutôt que leur chez soi. Car, finalement, c’est bien ce que j’avais toujours fait. Je n’ai pas attendu la COVID pour me dire « Ok, quand je rentre en France je prendrai le temps, enfin, d’explorer mon pays ». Entre temps il y a eu la pandémie et cette réflexion s’est généralisée à beaucoup de blogueurs, ce qui est une très bonne chose !
Ensuite, le déclic écologique, encore une fois, je l’ai véritablement eu au Canada. Les notions de « partir loin pour 5 jours », « tourisme de masse », « courir pour tout voir » .. ces valeurs n’ont jamais fait partie de mon vocabulaire ni de mon lifestyle. Quand j’ai immigré au Canada, j’avais l’objectif de me concentrer sur cette partie du globe. C’était impensable de m’imaginer voyager en Asie ou en Europe, pour éviter justement ces longs courriers. Aujourd’hui, je ne suis pas une adepte du « flyskam », je ne pourrai pas m’en passer et je préfère rester honnête envers moi-même. Vanter des valeurs écologiques et prendre tous les mois l’avion, non ! Par contre, privilégier les destinations plus proches, la mobilité douce comme voyage en lui-même, oui ! Les trajets en avion se feront que lorsqu’ils seront indispensables, quand ils seront raisonnés et de manière occasionnelle. Je n’ai jamais fait partie de ceux qui prennent un vol pour traverser la France ; j’ai toujours aimé les voyages en train donc je continuerai ainsi. Par contre, j’ai moi-même succombé à des vols low-cost étant plus jeune pour des capitales européennes notamment. C’est clairement quelque chose que je ne ferai plus, surtout si il y a des options train et/ou bus pour s’y rendre.
6 / As tu des futurs projets dont tu souhaites faire part ?
J’ai quelques projets (en Europe et en France) qui n’attendent que d’être réalisés.
La période actuelle nous pousse à s’adapter très rapidement. Tout peut s’annuler du jour au lendemain, alors forcément on reste sur nos gardes jusqu’au jour J. Mais je sais que l’été annonce de belles choses à venir, toujours très nature et randonnée :)
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